Parlant d’éternité on a souvent la maxime humoristique « L’éternité, c’est long ! surtout vers la fin… » qui vient à la mémoire. C’est, en effet, souvent l’image qu’on a de l’éternité : un temps sans fin. C’est une mauvaise représentation. l’Etrenité, pour nous qui vivons dans le temps (et l’espace), nous est difficile à concevoir. Il faudra attendre de la vivre pour la connaître vraiment (mais à ce moment-là, j’ose espérer que nous serrons dans la contemplation béatifique et que du coup définir ce qu’est l’éternité n’aura plus d’importance).
Dieu est le seul qui puisse être qualifié d’Eternel. C’est un de ses attributs. Il est Eternel car il n’a ni commencement, ni fin, il est par delà le temps.
Commençons par parler de ce que nous connaissons le mieux : le temps. Le temps est une des oeuvres de la création. Il se caractérise par la durée et un sens d’écoulement de la succession des instants présents. L’homme et toute la création visible sont créés dans le temps.
Pour l’homme, Dieu a fait une création spéciale (NB : c’est pour cela que l’homme est créé le 6ème jour à part des autres animaux). Il a voulu que l’homme soit à son image et à sa ressemblance pour qu’il puisse l’aimer, le servir et le révérer (cf St Ignace) en retour de ce don de la vie. Une conséquence d’être créé à l’image de Dieu, c’est que l’homme a une vie qui dépasse le temps, une vie sans fin. Mais pourtant, nous mourrons tous un jour, me direz-vous. Oui depuis le péché d’Adam et Eve, la mort physique est devenue la condition nécessaire pour quitter le temps. Mais notre âme ne peut mourrir. Elle vivra hors du temps, pour une vie éternelle (=être en paradis) si dans notre vie terrestre nous avons choisi Dieu, pour une mort éternelle (=en enfer) si nous avons refusé l’amour de Dieu. L’homme ayant un commencement dans le temps, mais une vie qui subsistera hors du temps, c’est-à-dire dans l’éternité, on dit qu’il est sempiternel.
Mais alors, que dire l’éternité ? Elle est bien hors du temps. Il n’y a alors aucune durée ni succession dans l’éternité. On ne peut donc pas parler de « long », « court », « avant » ou « après ». Il faut essayer de la voir comme une infinité de présents simultanés en Dieu. Difficile à concevoir pour nous qui sommes pour le moment dans le temps, n’est-ce pas ?
Notez bien que je ne dis pas « enfermé dans le temps ». On peut être tenté de considérer le temps comme une prison où une malédiction parce qu’il passe trop vite, ou pas assez,… Mais c’est réellement une tentation : le temps est une création de Dieu, il ne peut être que bon. Il n’est pas une conséquence du péché (cette conséquence c’est la mort physique, nous l’avons dit). Le temps est en fait un énorme cadeau que Dieu nous fait pour nous laisser exercer notre liberté et de nous rattraper de nos fautes. Chaque moment qui nous est donné sur Terre est une occasion qui nous est offerte pour nous rapprocher toujours plus de notre vrai bonheur : Dieu. C’est grâce au temps que nous pouvons aussi faire des cadeaux à Dieu en lui donnant de notre temps par la prière, mais aussi dans le service du prochain.
Demandons la grâce de savoir vivre chaque instant présent au mieux tel qu’il nous est donné, en ayant conscience que nous ne savons pas combien de temps il nous reste pour nous préparer à la grande rencontre. C’est pour cela qu’il est important de savoir organiser son temps pour ne pas le perdre bêtement. « Il faut organiser sa journée comme si on allait mourrir demain » (Marie Pilat, co-fondatrice de l’institut séculier Notre-Dame de Vie avec le P. Marie-Eugène o.c.d.)
6 réponses pour le moment ↓
1 Le Marseillais // 26 novembre 2008 à 0:35
Il faut même organiser sa journée comme si on allait mourrir le soir même, la seconde même.
C’est bien diffiçile et l’on n’y pense pas trop, quel dommage, car sa nous eviterez bien des tracas et nous serions d’un eternel optimisme.
« La vie est courte, profitons-en, il faut s’éclater et faire le + d’expèrience, en faire un max »
Cette phrase sort souvent chez les ados ou les grands ados (adulte avec une cervelle de 16 ans)
Mais elle est finalement pas bête cette phrase et peut être vécu de 2 manières différentes.
1) La débauche
2) La grâce
Cela dépend de ce que l’on appelle « courte » « s’éclater »; « expèrience », « max »
Cela peut-être s’éclater la geule à l’alcool, avoir plein d’expèrience sexuel, et faire un max de connerie car la vie est courte.
Mais sa peut-être aussi: comme notre vie sur la terre n’a qu »un temps, profitons en pour faire l’expèrience de la rencontre avec Dieu, éclatons de joie, et Evangélisons un « max » par le témoignage oral, par nos actes et par la prières.
Alors l’Eternel est hors du temps, comprehensible ou pas ?
Faisons le necessaire pour glorifier Dieu, ce n’est pas par nos petites choses que nous y accederons, mais par sa divine miséricorde.
Amen
et Kenavo !!!
2 Ar Gwenedad // 27 novembre 2008 à 23:25
Ya de l’idée, mais c’est encore à affiner. (par exemple « s’éclater » ne peut pas être bon de toute façon… réfléchis un peu pourquoi je dis ça).
et puis… ya des grosses boulettes orthographique !!! poulàlà !
3 Le Marseillais // 29 novembre 2008 à 16:49
Oui tu as evidemment raison.
S’éclater = diviser
Diviser = le démon
Je ne pensais pas à s’éclater de cette manière, mais plûtot à vivre à fond sa vie !
Merci de ta rectification !
PS: Et pour les fautes, j’écris vite sans relire, donc sa doit en être farcie,lol
4 Ar Gwenedad // 29 novembre 2008 à 23:20
Je ne pensais pas à aller jusqu’à faire le rapprochement entre s’éclater et le démon, mais ce n’est pas faux d’une certaine manière. La détente n’est pas forcément mauvaise, elle est même nécessaire ! Mais toute détente n’est pas bonne à prendre. Je pensais en effet à ces moments de laisser-aller (qu’on qualifie de « on s’est bien éclaté ») où c’est bien ce qui s’est passé : notre personne est éclatée, nous ne sommes plus nous-même. (on trouve évidemment cela dans l’alcool, la drogue, les transes « musicales », mais aussi dans des délires entre potes où on veut impressionner la galerie, etc.). Voilà pourquoi je trouve cette expression très juste dans son contexte, mais pas adaptable à la vie spirituelle (qui elle, rappelons-le, unifie notre personne et nous fait grandir pour nous rapprocher du bonheur). En s’éclatant, on éclate sa personne. Dans ce cas est-il possible de vraiment goûter au bonheur ?
Je veux encore revenir sur 2 autres choses que tu disais dans ton premier commentaire.
« en faire un max » en particulier dans l’évangélisation. Attention ! ça ne sert à rien de faire de l’activisme quelque soit le domaine d’action et encore moins quand il s’agit de l’annonce du Christ Jésus. Quelle est la première mission de tout baptisé ? C’est d’abord sa propre sanctification. L’évangélisation en fait partie. Seulement il ne faut pas penser qu’elle passe d’abord par la parole dite, mais bien plutôt par la parole vécue !
En faire un max ? non, on risquerait justement de s’éclater en en faisant trop. Soyons déjà pleinement nous-même (c’est déjà bien assez difficile!) c’est-à-dire soyons des saints car telle est bien notre vocation à tous. Et profitons en tout sens du temps qui nous est donné (chaque petite conversion après l’autre du mieux qu’on peut, mais gare à la précipitation ! Profiter du temps c’est aussi accepter de reconnaître qu’on ne peut pas tout changer tout de suite… là aussi il faut de l’humilité)
Mon deuxième point est le suivant : l’Éternel n’est pas « hors du temps » mais transcende le temps, il le dépasse. Pour essayer de mieux comprendre pense à l’Incarnation. Dieu, l’Éternel, se fait homme par la personne du Fils, et donc habite le temps. A partir de là il n’est plus possible de dire que Dieu est hors du temps ! Et pourtant, il est Dieu et le temps est une œuvre de sa création. Il se rend présent dans le temps et à la fois au delà du temps…
PS : moi aussi j’écris vite mais je ne fais pas des boulettes aussi énormes pour autant !
5 Ar Gwenedad // 30 novembre 2008 à 23:08
En guise de conclusion, c’est SS le Pape Benoît XVI lui-même qui nous parle du temps dans son message pour l’Angelus d’aujourd’hui.
Extraits :
ROME, Dimanche 30 novembre 2008 (ZENIT.org) – « Dieu a du temps pour nous », a affirmé Benoît XVI, ce dimanche, avant la prière de l’Angélus, en expliquant le sens de l’Avent, le temps liturgique de préparation à Noël dans lequel l’Eglise vient de rentrer.
C’est la « bonne nouvelle » de l’Eglise à un monde qui vit à un rythme frénétique et qui n’a « pas le temps », a déclaré le pape, en présence de plusieurs milliers de pèlerins rassemblés place Saint-Pierre.
« Nous avons toujours peu de temps ; spécialement pour le Seigneur, nous ne savons pas, ou parfois nous ne voulons pas le trouver. Eh bien, Dieu a du temps pour nous ! », a-t-il dit.
A partir de cette constatation concrète, le pape a proposé une méditation sur la dimension du temps.
« Oui : Dieu nous donne son temps, parce qu’il est entré dans l’histoire avec sa parole et ses œuvres de salut pour l’ouvrir à l’éternel, pour en faire une histoire d’alliance. Dans cette perspective, le temps est déjà en soi un signe fondamental de l’amour de Dieu : un don que l’homme, comme tout autre chose, est en mesure de valoriser ou au contraire de gaspiller ; d’accueillir avec tout son sens ou de négliger avec une superficialité fermée », a-t-il expliqué.
« Il y a trois grands ‘piliers’ du temps, qui rythment l’histoire du salut : au début, la création, au centre, l’incarnation-rédemption et à la fin la « parousie », la venue finale qui comprend également le jugement dernier », a poursuivi Benoît XVI.
Il a expliqué que « même si la création est à l’origine de tout, elle est aussi continue et se réalise tout au long du devenir cosmique, jusqu’à la fin des temps ».
Quant à l’incarnation-rédemption, même si elle s’est produite « à un moment historique précis, la période du passage de Jésus sur la terre, elle étend toutefois son champ d’action à toute la période précédente et à celle qui suit ».
« Et à leur tour, l’ultime venue et le jugement dernier, dont la Croix du Christ a été une anticipation décisive, exercent leur influence sur le comportement des hommes de chaque époque », a-t-il commenté.
Le pape a expliqué que le temps de l’Avent nous invite à « réveiller l’attente du retour glorieux du Christ » mais que « le Seigneur vient continuellement dans notre vie ».
L’appel de ce premier dimanche de l’Avent « Veillez ! » est donc pour tous, car chacun, à l’heure que seul Dieu connaît, sera appelé à rendre compte de sa propre vie, a souligné le pape.
« Cela comporte un juste détachement des biens terrestres, un repentir sincère de ses fautes, une charité active envers le prochain et surtout un abandon humble et confiant entre les mains de Dieu, notre Père tendre et miséricordieux », a conclu Benoît XVI avant de se tourner vers Marie « icône de l’Avent ».
6 Le Marseillais // 4 décembre 2008 à 0:01
Je suis d’accord quand tu dit:
« La détente n’est pas forcément mauvaise, elle est même nécessaire ! Mais toute détente n’est pas bonne à prendre. Je pensais en effet à ces moments de laisser-aller (qu’on qualifie de “on s’est bien éclaté”) où c’est bien ce qui s’est passé : notre personne est éclatée, nous ne sommes plus nous-même. (on trouve évidemment cela dans l’alcool, la drogue, les transes “musicales”, mais aussi dans des délires entre potes où on veut impressionner la galerie, etc.). Voilà pourquoi je trouve cette expression très juste dans son contexte, mais pas adaptable à la vie spirituelle (qui elle, rappelons-le, unifie notre personne et nous fait grandir pour nous rapprocher du bonheur). En s’éclatant, on éclate sa personne. Dans ce cas est-il possible de vraiment goûter au bonheur ? »
Je trouve très juste le fait de dire que la détente est necessaire, car nous avons besoin de sport, de rire, de prendre des moments plus « relax » sans se relacher pour autant au niveau spirituel.
Mais c’est vrai qu’il ne faut pas dépasser certaines limites (parfois diffiçile à délimiter soi-même) ce qui nous fait tomber assez vite dans le pêché sans forcement sans rendre compte dans l’immediat.
Pour conclure je dirait qu’il faut savoir s’amuser, mais toujours en le fesant pour la grâce de Dieu, dans ces conditions nous avons l’Esprit Saint qui nous aide, dans l’Espérance de ne pas trop souvent tomber dans les batons du diable.
Voili voilou, merci beaucoup.
Vive Dieu Notre Seigneur et Roy Jésus-Christ !
Kenavo
Ciao
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