Qu’est ce que le temps de l’Avent ? Le cycle liturgique commence avec ce temps. Il s’agit bien d’un cycle car les lectures de la fin de l’année, avec la solennité du Christ Roi, et celles des deux premiers dimanches de l’avent ont le même thème : l’eschatologie. Qu’est-ce que c’est ? C’est la théologie des fins dernières. Jésus Christ nous a enseigné qu’il reviendra à la fins des temps pour juger, avec miséricorde car Dieu est Amour, le monde. La gloire du Christ paraîtra à tout homme. Cette venue nous l’appelons ‘Parousie’ et nous la confession dans le Credo et à chaque messe dans l’anamnèse : « Nous rappelons …. ». Parousie signifie avènement et c’est justement ce que signifie Avent (Adventus). Mais alors l’avent ce n’est pas la préparation de Noël ??? Si ! Aussi. En effet, Quand le Fils de Dieu a pris chair de la Vierge Marie et s’est fait Homme, Dieu s’est révélé aux hommes. C’était la première parousie. Nous sommes aujourd’hui dans un temps intermédiaire où le Christ a révélé pleinement Dieu et où chaque homme doit alors choisir de vivre avec ou sans Dieu. Les hommes ne pouvaient pas vraiment faire le choix de Dieu tant qu’il ne s’était pas fait entièrement connaître. Il n’y a pas de choix si on ne connaît pas ce qu’on choisit ou refuse.
Ainsi, l’Avent est un temps pour nous préparer à la venue du Christ à la fin des temps et à célébrer sa venue dans notre histoire à l’Incarnation. Dans les deux cas la préparation a pour but l’accueil de Jésus dans notre coeur. Mais alors que faire pour préparer notre coeur à cette rencontre ? Pour rencontrer quelqu’un il faut être disponible. Il faut aussi pouvoir aller à la rencontre. Il faut donc être libre. Comment je me rends libre ? Il y a un mois je vous ai parlé des vertus et de l’agir moral (=vivre en enfant de Dieu) : plus je fais le bien, plus je prends l’habitude de faire le bien et finalement plus je deviens bon. Il s’agit de vivre ce qu’enseigne le psaume 34, 15 : « Évite le mal, fais le bien ». Mais si c’est facile de le vouloir, chacun sait que c’est difficile à vivre. Rappelez-vous St Paul : « vouloir le bien est à ma portée, mais non pas l’accomplir : puisque je ne fais pas le bien que je veux et commets le mal que je ne veux pas. » (Rm 7, 18 – 19). Pourquoi cela ? Qu’est-ce qui m’empêche de faire ce que je veux ? Qu’est-ce qui m’empêche d’être libre ? Et oui c’est le péché qui abîme ma liberté. Ne parle-t-on pas de l’esclavage du péché ? Il faut s’en libérer ! Alors oui il y a le sacrement de la confession, mais dans celui-ci il y a une action qui nous est demandée : travailler à notre conversion, c’est cela la vraie pénitence. C’est donc joyeux ! Alors comment nous convertir ? Comment changer notre vie ? Il s’agit de repérer les habitudes qui nous attachent à autre chose que Dieu. Réfléchissez un instant. Êtes-vous bien libre ? Face à la gourmandise ? Sommes-nous capable à tout instant de quitter la TV ou l’ordinateur pour faire ses devoirs, aider ou encore prier ? Arrivons-nous toujours à tenir nos promesse ?
En fait, la vraie liberté, c’est d’être détaché de tous les biens du monde. Avoir sans posséder à l’image des premiers chrétiens : « La multitude des croyants n’avait qu’un coeur et qu’une âme. Nul ne disait sien ce qui lui appartenait, mais entre eux tout était commun. Avec beaucoup de puissance, les apôtres rendaient témoignage à la résurrection du Seigneur Jésus, et ils jouissaient tous d’une grande faveur. Aussi parmi eux nul n’était dans le besoin; car tous ceux qui possédaient des terres ou des maisons les vendaient, apportaient le prix de la vente et le déposaient aux pieds des apôtres. On distribuait alors à chacun suivant ses besoins. » (Ac 4, 32 – 35). Il faut se détacher des biens matériels mais pas seulement ! Il ne faut s’attacher qu’à Dieu seul, à son amour qu’Il nous donne pour TOUJOURS. L’amour de nos parents, de nos frères et soeurs, de nos amis, est le reflet de l’amour de Dieu. Mais jamais il ne faut s’en rendre propriétaire ! Nous le recevons, nous l’accueillons, nous en vivons, mais ne nous l’accaparons pas. Nous en ferions nos esclaves ! Et puis, quelle déception quand ces biens nous serons retirés, car toute chose à une fin dans ce monde sauf l’amour de Dieu. Mais comprenez bien : se détacher ne veut pas dire se séparer, être loin ou ne pas aimer. Je ne suis pas en train de vous dire de ne pas aimer vos parents ! Au contraire ! Fixez votre coeur en Dieu et vous pourrez aimer le monde entier d’un amour plus fort que tout car venant de Dieu.
Le détachement vaut aussi pour notre vie : elle nous est donnée par Dieu, et nos parents, elle ne nous appartient pas. C’est pourquoi nous devons toujours être prêt à faire la grande rencontre avec Dieu, mourir, et cela c’est possible quand on se détache des biens de ce monde pour s’ancrer en Dieu. Je vous invite ici à lire l’exemple de Herman Wijns (p.38 de la revue « Vianney » Nov-Déc 2009) lui qui aimait tant Dieu, il voulait devenir prêtre, c’était très important pour lui. Pourtant, en jouant, il tombe du toit et passe à travers une vitre qui le blesse gravement. Il comprend qu’il va mourir. Il pourrait se rebeller contre Dieu de l’empêcher de devenir prêtre, un si beau projet d’amour. Et bien non, il n’est pas attaché à son projet, mais bien à Dieu et il s’endort dans la paix.
Prendre une résolution pour le mois : se détacher, ne serait-ce que 5 minutes, de quelque chose qui entrave ma liberté.
Seigneur aide-nous à nous détacher des biens de ce monde pour T’accueillir avec un coeur libre. Nous T’en prions Toi notre vrai bonheur.
1 réponse pour le moment ↓
1 Le Marseillais // 18 janvier 2010 à 15:58
Faut que je me détache de l’ordi 5 minute là ^^
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