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« Au commencement du Carême, qui constitue un chemin d’entrainement spirituel intense, la Liturgie nous propose à nouveau trois pratiques pénitentielles très chères à la tradition biblique et chrétienne – la prière, l’aumône et le jeûne – pour nous préparer à mieux célébrer la Pâque et faire ainsi l’expérience de la puissance de Dieu.¹ »

La pénitence est souvent mal vue, mal comprise. C’est en fait un acte d’amour qui montre notre détermination à nous tourner vers Dieu et à nous conformer à Sa volonté. C’est la conversion. Le catéchisme nous enseigne que « la pénitence intérieure du chrétien peut avoir des expressions très variées. L’Ecriture et les Pères insistent surtout sur trois formes: le jeûne, la prière, l’aumône (cf. Tb 12,8 Mt 6,1-18), qui expriment la conversion par rapport à soi-même, par rapport à Dieu et par rapport aux autres. » (CEC 1434).

S’exprimant sur le jeûne, notre Pape affirme que « nous pouvons nous demander quelle valeur et quel sens peuvent avoir pour nous, chrétiens, le fait de se priver de quelque chose qui serait bon en soi et utile pour notre subsistance¹ ». Après avoir parcouru les Écritures et la Tradition chrétienne, il nous livre la réponse du Christ : « le vrai jeûne (…) consiste à faire la volonté du Père céleste, lequel  »voit dans le secret et te récompensera » (Mt 6, 18)¹ ». Ainsi, jeûner c’est répondre à l’appel de tout chrétien à « ne plus vivre pour soi-même, mais pour Celui qui l’a aimé et s’est donnée pour lui, et … aussi à vivre pour ses frères² ».

Pénitence, abstinence, jeûne… quelle différence ? Tout acte de conversion intérieure, tout effort pour l’amour de Jésus, est pénitence. L’abstinence et le jeûne en font partie. Jeûner, c’est se priver substantiellement de nourriture, voire totalement, à un repas. L’abstinence consiste à se priver de viande (ou d’une autre nourriture).

« Tous les fidèles sont tenus par la loi divine de faire pénitence chacun à sa façon ; mais pour que tous soient unis en quelque observance commune de la pénitence³ », le code de droit canonique, qui contient les règles (qu’on appelle ‘canons’) pour bien vivre en Église, prescrit des jours de pénitence commune. «Les jours et temps de pénitence pour l’Église tout entière sont chaque vendredi de toute l’année et le temps du Carême³ ». Il s’agit ces jour-là de prêter une plus grande attention à notre conversion⁴. Les vendredis de carême nous sommes invités à faire abstinence. Enfin, « l’abstinence et le jeûne seront observés le Mercredi des Cendres et le Vendredi de la Passion et de la Mort de Notre Seigneur Jésus Christ³ » et un temps notable sera réservé à la prière.

Jeunes et vieux se réjouiront ensembles car seuls « Sont tenus par la loi de l’abstinence, les fidèles qui ont quatorze ans révolus ; mais sont liés par la loi du jeûne tous les fidèles majeurs jusqu’à la soixantième année commencée³ ». Cependant, les parents sont invités « à ce que les jeunes (…) soient formés au vrai sens de la pénitence³ ».

Que le saint jeûne du Carême nous détache de notre auto-suffisance, de notre égoïsme source des injustices, afin de construire la civilisation de l’Amour, justice⁵ de Dieu !

1 Benoît XVI, Message pour le carême 2009

2 Paul VI, Constitution apostolique Paenitemini, 1966

3 Cf. Code de droit canonique (CIC) canons 1249 à 1252

4 La conférence des évêques de France précise : « Tous les vendredis de l’année, en souvenir de la Passion du Christ, ils [les chrétiens] doivent manifester cet esprit de pénitence par des actes concrets: soit en s’abstenant de viande, ou d’alcool, ou de tabac… ; soit en s’imposant une pratique plus intense de la prière et du partage. »

5 Thème du message de S. S Benoît XVI pour le carême 2010

Annexe : CIC 1249 à 1252 + commentaire de la conférence des évêques de France