Le mot « Carême » veut dire quarante. Les quarante jours du carême vont nous permettre de revivre avec le Christ au désert les quarante années de la marche des Hébreux vers la terre promise. Au long de ces années, le peuple que guidait Moïse eut souvent faim et soif, parfois il se découragea, mais il fit surtout l’expérience unique de la tendresse de Dieu envers lui.
C’est la même expérience d’intimité avec Dieu que souhaite revivre toute la communauté des croyants, baptisés et candidats au baptême. Elle se met en route vers la Pâque, pour y trouver « la joie d’un coeur purifié » dans la communion au Christ mort et ressuscité.
Le peuple de Dieu entreprend un effort exigeant, mais libérateur, qui doit l’ouvrir à l’appel du Seigneur. En se privant des nourritures terrestres sous diverses formes, le chrétien apprendra à goûter davantage le pain de la Parole et celui de l’Eucharistie, et en même temps il saisira mieux les exigences du partage. La pénitence du carême est orientée vers Dieu, et vers nos frères, qu’elle réconforte. Nos pénitences sont comme une offrande à la gloire du Seigneur ; car nos privations, tout en abaissant notre orgueil, nous invite à imiter la miséricorde du Christ et à partager avec ceux qui ont faim.
Le Mercredi des Cendres est le jour d’ouverture du Carême. C’est un jour de jeûne. La liturgie de ce jour trace le programme du Carême : « Convertissez-vous et croyez à l’Évangile ». Se convertir c’est se tourner vers Dieu, se tourner vers Quelqu’un qui nous appelle. Pour accueillir un message (l’Évangile) il faut d’abord se tourner vers le messagers (le Christ). La conversion à laquelle nous sommes appelée est avant tout une intensification de notre relation personnelle à Jésus.
Pour avoir une relation avec quelqu’un, il faut d’abord se réconcilier avec lui. C’est pourquoi le premier jour du Carême, la liturgie est pénitentielle où nous reconnaissons notre faiblesse. Le geste d’imposition des cendres est hérité de la tradition juive : c’est un signe de pénitence.
Dans la Bible, le geste qui consiste à jeter de la cendre sur la tête ou à s’asseoir sur la cendre est une confession publique de l’homme : il se reconnaît pécheur et fragile. Il s’est détourné de l’essentiel (Dieu), pour être « un amateur de poussière ». Cette confession publique attire la miséricorde de Dieu.
L’imposition des cendres est une démarche commune de l’assemblée chrétienne car la pénitence du Carême doit « réunir le peuple » avec Dieu mais aussi avec lui-même pour s’exprimer dans « une assemblée sainte ».
(Sources : Missel de Semaine présenté par le P. Jounel
Cours de liturgie du P. Grobot)